If you go to war then I'm going with you. (SETHUNE)

Le secteur bleu lui manquait déjà. Son danger permanent, et ce en dépit des efforts de la Fédération, maintenait les sens de la jeune femme en éveil. Ici, aux chantiers navals, elle avait l’impression de s’enliser dans un marais. Peut-être que c’était aussi parce qu’elle attendait depuis deux heures l’arrivée de son père et d’un ami à lui. Ou une amie ? Elle ne savait plus trop. Il l’avait contactée la veille au soir pour lui proposer de les accompagner sur une chasse qui risquait d’être « plus compliquée que c’que l’autre crétin qui a posé la prime d’sus pense. » Ce qui, en langage sethien, voulait dire qu’il allait risquer un peu plus sa peau que d’habitude et qu’il n’aurait pas dit non à une paire de bras supplémentaires. Déjà, le fait qu’il soit avec un équipier était peu commun. Était-ce volontaire ou était-ce une condition de la mission ?

Elhune soupira en modifiant sa position, appuyant son épaule contre le mur. Par contre, le fait que sa navette avait deux heures de retard était une sacrée emmerde. Elle détestait être forcée d’attendre. De frustration, elle s’était mise à décortiquer le système de grappin sur son poignet gauche pour essayer d’optimiser la répartition du poids. Cela faisait une heure qu’elle était dessus. Et elle faisait son maximum pour être la plus lente possible… alors lorsqu’elle clappa le dernier loquet, constatant au passage qu’elle n’avait pas de nouvelle de son tuteur, elle commença à se dire qu’ils avaient eu un problème.

C’est à cause de ce pressentiment qu’elle se présenta au quai d’arrimage est, attirant des regards curieux quant au passage d’une femme en armure intégrale. Encore que, difficile de savoir son sexe en l’état. Ceci dit, cela expliquait aussi qu’il n’y ait personne pour lui demander ce qu’elle faisait là. Ni pourquoi, lorsqu’une navette ne s’identifia pas et s’amarra de force, elle se fraya un chemin jusqu’à elle en dégainant son blaster. Dès que les portes furent ouvertes de force par les droïdes, elle s’engouffra à l’intérieur – non sans avoir lâché un « dégagez de mon chemin » aux gardes des chantiers qui voulaient faire leur devoir. Les conséquences des affrontements qui semblaient avoir eu lieu dans la navette se firent rapidement voir : du sang éclaboussait les cloisons métalliques, un cadavre était étendu dans la soute. Elle se pencha pour prendre le pouls d’un civil. Visiblement, la navette avait été abordée. Ce n’était pas inhabituel. Souvent, les pirates pensaient pouvoir rançonner les voyageurs.

Manque de pot pour ceux-là, ils étaient tombés sur le seul convoi qui transportait deux Mandaloriens.

Elle trouva d’ailleurs le duo de guerre dans le poste de pilotage, où elle remarqua immédiatement le trou béant dans les réseaux de communications. Voilà pourquoi ils n’avaient pas pu répondre à l’authentification. Laissant son bras armé retomber le long de son corps, Elhune salua d’un signe de tête Seth. « Kriff, j’croyais que t’avais fini par m’oublier, mais t’as surtout commencé à t’amuser sans moi. »

Elle ne demanda pas s’il allait bien ou s’il restait des ennemis. Si Seth était debout, cela voulait dire que les autres ne l’étaient pas. Et Ellie avait une confiance aveugle en les capacités de son père – même si Seth lui rétorquerait probablement que personne n’était infaillible, même lui. Surtout pas lui.

« Pauvres gars. Ils n’avaient aucune chance… » marmonna-t-elle en bougeant, du bout des pieds, un cadavre au visage brûlé par un tir de blaster. « Bon, quand est-ce qu’on y va ? Vous avez besoin de vous ravitailler avant ? » Tout en parlant, la jeune femme rangea son arme, désormais inutile.