the making of a great team - caden, srodd, elhune

Ultime bourgeoisie tapageuse. Appuyée sur l’un des nombreux bars du casino, Kit observe le tableau d’un œil mi-clos. Le tapotement régulier de ses doigts sur le bois précieux est le seul indice de son agacement. Autrement, elle s’accorde parfaitement aux autres présences avec son crop top noir, sa courte veste colorée de luxe, ses paupières fardées de bleu et le bout de ses mèches rose – insistance du droïde protocolaire. Elle est la parfaite statue de bronzium décorative. Et pourtant, son regard est celui d’un loth-wolf prêt à sauter sur sa proie. Dans l’ombre des péchés, elle guette attentivement.

Car il est là. Rire tonitruant parmi les autres. Entouré d’un harem coloré, il balance d’un geste nonchalant ses cartes sur la table tandis que le croupier approuve le coup d’un hochement de tête robotique et glisse les jetons vers lui, qui saute presque de son siège bordé d’aurodium. La chance lui sourit et il se galvanise. Mais pour combien de temps encore ? Les minutes sont comptées.

Elle a travaillé pour sa compagnie. Très brièvement. Lorsqu’elle a apprit que son cargo contenait parfois des matières plus organiques, elle a démissionné. Victime parfaite : orgueilleux, plein aux as, et surtout assez stupide pour parler de ses futurs projets à quelques inconnues qui glissent la main en-dessous de sa ceinture et sur les billets qu’il soutire du droïde-assistant. Ces mêmes inconnues viennent souvent murmurer à l'oreille de la blonde quelques instants plus tard.

Lorsqu’enfin ses prunelles captent une silhouette familière, elle redresse la tête. Il n’est pas seul. Un grand rouquin se trouve avec lui et il n’a pas l’air très enthousiaste de sa situation. Son humeur est partagée. Kit grince des dents. Que lui emmène donc ce maudit Jedi ? Elle ne se laisse pas perdre son stoïcisme – pas encore devant Caden. Elle laisse le robot valet les pointer vers elle et fait discrètement signe aux jeunes hommes de s’approcher. Elle jette un regard en coin à Caden qui s’étire lorsqu’elle survole ses vêtements. Tiens, il a écouté. C’est beau, certes, mais ça ne lui colle pas. Pas dans la tête de Kit, en tout cas ; elle préfère de loin sa veste décontractée qui souligne mieux son attitude calme et altruiste.

Elle se sent presque mal de l’avoir traîné ici, dans l’un des endroits les plus sombres de la galaxie. Mais il lui doit quelque chose, et ce quelque chose, elle le nécessite maintenant. L’opération s’annonce risquée. Elle connaît certes une poignée de personnes avec qui elle aurait pu faire affaire, mais des Jedi, c'est le top du top. Elle veut aussi se débarrasser le plus tôt possible de cette faveur.

« T’as emmené ton petit copain ? » Elle grommelle. Analyse des pieds à la tête l’inconnu. Se redresse lentement du bar. Lève un sourcil. « C’est un Jedi aussi ? » Si c’est le cas, elle espère qu’il est là pour les aider aussi. Quoiqu’à en juger par son air…

De toutes ses excursions dans la galaxie, Caden ne s’était pas fait tant d’amis. Alors lorsqu’il avait retrouvé Sroddâw sur Thelos Prime, il avait été heureux de constater que leur amitié n’avait pas trop souffert des caprices du temps. Certes, ils étaient adultes, maintenant, mais Caden se souvenait encore du gamin qui partageait ses jeux et ses capacités. Retrouver un Jedi, après cinq ans sans en voir, était aussi un soulagement auquel il ne s’était pas attendu.

Lorsque la contrebandière lui envoya une communication pour réclamer la faveur qu’il lui avait promise, il coupa court aux retrouvailles. Le chevalier n’avait pas grand chose, mais il tenait parole. Et puis, au-delà de sa fiabilité, il avait envie de retrouver la jolie blonde, de s’assurer qu’elle n’était pas dans de mauvais draps. Il se garda pourtant de partager ce sentiment à Sroddâw, qui lui lançait déjà des regards inquisiteurs depuis qu’ils avaient embarqué à bord du Cornucopia, le petit vaisseau qu’il appelait sien depuis maintenant deux ans.

« Elle m’a aidé lorsque j’en avais besoin, je lui dois au moins ça, » s’était-il contenté d’expliquer, en plus des instructions données par la hors-la-loi. À vrai dire, lui-même n’en savait pas plus, ayant oublié de demander les détails dans son empressement à tenir son engagement. « Merci de venir avec moi. J’ai comme le pressentiment qu’on ne sera pas assez de deux. »

Voilà donc comment il s’était retrouvé, en costume noir et rouge bien trop huppé pour son portefeuille, un rouquin à ses côtés, au sein du casino. Il ne lui fallut pas longtemps pour la repérer, la Force guidant presque son regard à travers la foule. Il l’indiqua à Sroddâw avant de se faufiler parmi les clients, jouant des coudes pour enfin arriver au bar. Il laissa quelques crédits sur le comptoir pour attirer l’attention du barman et commanda trois verres de bulles. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle attendait d’eux, mais dans tous les cas ils se mêleraient plus facilement à la foule, une boisson à la main.

« T’as emmené ton petit copain? C’est un Jedi aussi? »

Caden détourna le regard, une pointe de rouge sur le haut des joues. Il voulut protester, incapable de comprendre pourquoi le fait qu’elle suggère l’idée le dérangeait à ce point. Il ne rechignait pas contre le partenaire, loin de là, mais était assez fâché que Kit, parmi tous les autres, se fasse cette idée.

« Kit, voici Srodd. Srodd, Kit. »

Il laissa l’identité de son ami vague, de peur de dévoiler plus que ce qu’il voulait et se contenta d’un demi-sourire envers le rouquin puis vers la blonde. Il jeta un coup d’œil aux alentours. Il y avait plusieurs paires d’oreilles aux alentours, mais Caden, dans toute sa naïveté, n’y vit que de bons citoyens venus profiter du divertissement. Peu soucieux d’être discret, il se tourna vers Kit.

« Qu’est-ce qu’on fait ici? »

Sroddâw est le genre d’homme qui n’en veut pas aux gens quand ceux-ci préfèrent partir on ne sait où ou bien quitter une planète sans dire au revoir comme ce fut le cas vers ses huit ou neuf, il est plus animé par une inquiétude monstre et aussi, un sentiment de manque, les gens lui manquent et ça le saoule assez aussi à dire vrai. Mais quand il a retrouvé Caden, discuter avec lui et rattraper aussi le temps perdu, il était content, même si voir son ami arrêter la discussion d’un coup le fit froncer les sourcils. Il le regarde, sans comprendre au début, avant de rouler un peu des yeux, à peine retrouvé qu’il va donc repartir ? Mais il le suit, il veut savoir dans quelle merde son ami d’enfance va encore se mettre.

« - Tu as été aidé par une femme ? Et dans quelle merde tu t’étais mis encore pour qu’on t’aide ? »

Sroddâw avait rarement besoin d’aide, il était constamment solo pour ses missions à cause de son maître qu’il l’avait bien entraîné. Débrouillardise assurée et solitaire assoiffé de solitude, c’est ce qu’il est malheureusement et pour longtemps. Il regarde alors, et hausse les épaules, tandis qu’il s’assoit et regarde donc RT jouait à tout scanner.

« - Je n’allais pas te laisser repartir à peine retrouvé. »

Il hausse les épaules doucement, tout en le regardant.

Les voilà sur Cantonica. Si on vous dit que notre roux est déjà venu ici parier avec son père, vous le croyez ? Bien sûr. Donc, il n’est pas dépaysé par l’endroit. Habillé pour sa part d’une tenue typique de la noblesse de naboo, mais sans voiles et autres choses bien trop abusés, il a son sabre à la ceinture sous son manteau et RT surveille les environs. Mais il jugea les bulles…il est noble, proche de la reine, enfin sa famille, il n’est autant raffiné que ça à boire une sorte de champagne…alors il échange pour plus fort.

« - Tu l’as trouvé où sérieux ? »

Petit copain ? Caden n’est pas son style, sans le vexer, et plus un ami, mais cette femme devant lui promet et bizarrement, sa tête lui donnait envie de lui en mettre une ! Il soupire alors froidement.

« - Sroddâw, le surnom n’est pas autorisé par les inconnus douteux. »

Sroddâw, un prénom aucunement de naboo, ni zeltron, juste un prénom de sith sang-pur, de cet ancien peuple disparu depuis tellement de temps maintenant. Mais pour le moment, lui, il se fait discret, déjà pour ne pas attirer un potentiel ami ou ennemi de son père qui peut le connaître. Et puis bon, il ressemble à son paternel sans la peau-rouge, et cheveux noir, et quand on est fils de chasseur de prime connu..ça monte vite aux oreilles. Sroddâw un combo qui attire les ennuis, bravo !

« - Trouver un endroit pour discuter est mieux, les oreilles ici ne sont pas innocentes. »

Et lui, avait dit ça discrètement, les bras croisés, buvant son verre venant d’arrivée.

À peine Caden a-t-il présenté son camarade que ce dernier le corrige d’un ton aussi tranchant que la lame d’un couteau : « Sroddâw, le surnom n’est pas autorisé par les inconnus douteux. » Contre toute attente, c’est un sourire amusé qui s’attaque au visage de la contrebandière. Elle l’aime bien, lui : il a visiblement le sens des affaires avec les criminels. Il sait qu’il se tient parmi les pires voyous de la galaxie et agit en conséquence. Il a la gueule d’un anooba enragé qui pourrait mordre au moindre faux mouvement. « Trouver un endroit pour discuter est mieux, les oreilles ici ne sont pas innocentes. » Kit pouffe. Le tremblement dans sa gorge s’accentue légèrement lorsqu’elle s’adresse enfin à Caden en lui accordant toute son attention : « T’as un sacré barghest de garde. » Elle se dit que c’est presque bien ainsi. Le jeune homme tranche sur le reste de la clientèle. Il a l’air beaucoup trop innocent – enfin, insouciant plutôt. Il peut rapidement se transformer en proie selon l’envie perverse d’un escroc. L’idée lui fait inconsciemment grincer des dents.

« Qu’est-ce qu’on fait ici ? » Ah. La fameuse question. « Quelque chose qui ne va sans doute pas t’plaire. » Elle se détache du bar – non sans s’être emparé du verre commandé par Caden – et se dirige vers les double-portes rutilantes de la pièce menant à l’une des nombreuses galeries extérieures. La nuit les accueille dans ses bras chaud du désert. L’humidité de l’air provient de la mer artificielle qui borde la ville entièrement dédiée à l’abus des clients. Il fait si clair à cause des lumières ornant les centaines de bâtiments luxueux qu’on peut distinguer les silhouettes se déplaçant dans les rues disposées sur plusieurs niveaux. Leur voix s’unissent en un ronronnement constant et bas. La musique résonne à travers les portes.

Kit s’appuie sur la rambarde et attend que Caden et Sroddâw l’aient rejoint pour pointer dans le ciel sombre des lueurs à l’aspect trop artificielles pour se perdre parmi les étoiles. « Vous êtes familiers avec le concept de vol, j’espère. » Sentant le regard de Caden sur elle, la contrebandière ironise : « Redistribution des richesses, si tu préfères. » Elle se dit que c’est mieux de ne pas en révéler trop au risque de les perdre, alors elle se contente d’aller droit au but. « Dash Cyone. Il ne révèle les emplacements de sa flotte à personne, ni même à ses clients. » Il n’y a que les employés à bord de ses freighter qui connaissent la route. Lorsque l’un des Jedi s’apprête à émettre une objection, elle l’interrompt : « Pour beaucoup, c’est une manière de protéger son cargo. » Elle fronce les sourcils et plonge ses prunelles dans celles de Caden. « En réalité, ne fouille pas dans le fond des calles. » S’il savait qu’ils étaient nombreux à commettre ces atrocités… Là où la Fédération ne met pas encore les pieds, c’est une galaxie sans pitié.

« On va prendre ton vaisseau. Plus petit. Moins reconnaissable. » Elle ne cherche pas son approbation. Elle lui fait déjà une faveur en lui révélant ce qui se trame réellement dans la compagnie de transport. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent de l’information. Elle, tout ce qu’elle veut, c’est d’accéder à l’ordinateur central. Il se cache forcément une carte de la flotte parmi les données. Elle n’est pas prête à risquer la vie pour ce butin, mais avec deux Jedi à ses côtés, elle sent qu’elle peut oser.

Ça sera sa plus grosse job. Elle essaie de s’imaginer un plan, mais difficile quand on ne connaît pas l’intérieur d’un star destroyer réemménagé. Elle déteste faire appel à la sournoiserie, mais elle n'a pas le choix dans cette situation.